Une randonnée glaciaire est l’occasion d’en apprendre plus sur les glaciers, mais aussi de profiter de superbes vues de ce désert de glace.
Lors de mon premier séjour en Islande, il y a de cela cinq ans, j’avais tenté de monter sur un glacier avec simplement mes chaussures de randonnées. Résultat, une grosse dégringolade : escalader un glaçon géant, c’est compliqué.
J’ai finalement retenté l’expérience en mai 2017, avec une guide de l’agence Extreme Iceland*. Ils proposent de randonner sur plusieurs glaciers. Etant dans la région, j’ai choisi celui de Solheimajokull, dans le sud du pays, près de Vik. Coût : environ 80€ la balade de deux heures.
Rendez-vous est pris à 10h devant le glacier. Outre la guide – Paulina – je serai avec deux touristes chypriotes. Nous sommes le premier groupe de la journée ; c’est une chance car nous profiterons ainsi de la quiétude du glacier. À notre retour, nous verrons plusieurs groupes en train d’y monter et en été, plus de 1000 visiteurs s’y pressent quotidiennement !
Paulina nous équipe d’un casque, d’un piolet (« c’est surtout pour avoir l’air cool sur les photos », nous dit-elle) et de crampons. C’est eux qui éviterons que nous glissions, à condition de marcher correctement (en gardant les pieds bien plats et droits).
La montée se fait fort logiquement à la fin du glacier, dans une zone où la neige et la cendre sont mélangées, créant une palette de blanc et de noir de toute beauté. Cette cendre n’est pas récente, mais date des précédentes éruptions des volcans situés aux alentours, en particulier de celle du Katla en 1918.
Le Sólheimajökull s’étend sur une dizaine de kilomètres de longueur et constitue une langue glaciaire du Mýrdalsjökull, le quatrième plus grand glacier d’Islande. Il s’écoule en direction du sud et donne naissance à une rivière, la Jökulsá á Sólheimasandi, qui se jette dans l’océan Atlantique.
Vous l’avez sans doute déjà vu à la télévision : c’est ici que François Hollande s’était rendu en 2015, en amont de la COP21, pour alerter sur le changement climatique. Solheimajökull est en effet l’un des sites où le retrait des glaciers est à la fois le plus visible, et le mieux documenté. Entre 1931 et 2011, cette langue glaciaire a reculé de 1,2 kilomètre. Elle a perd maintenant 50 mètres par an : le lac situé à son pied n’existait pas en 2011 !
On apprend tout cela lors de la randonnée, mais le principal plaisir est de profiter du paysage, des multiples facettes de la glace et des différentes surprises du glacier, dont le ronronnement de l’eau et les craquements nous rappellent qu’il est loin d’être inerte.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne fait pas plus froid sur le glacier que sur la terre ferme : la promenade n’en est que plus agréable. En 2 heures, nous découvrons les secrets du lieu, ses dangers (les crevasses qui apparaissent au dernier moment ou les puits de plusieurs dizaines de mètres de profondeur) et ses plaisirs, comme boire une eau cristalline et absolument pure… à même le sol !
Malgré le prix, plutôt élevé (comme à peu près tout en Islande), cette promenade est une expérience qui vaut le coup, alliant plaisir des yeux et informations scientifiques et environnementales. La visite des grottes de glaces, ça sera pour une autre fois…
* Je précise que je n’ai aucun lien avec eux, qu’ils ne savent même pas que j’ai écrit ce billet, et que j’ai payé la rando comme le touriste lambda que je suis.
Les merveilles de l’Islande en hiver
Je profite de cette publication pour signaler ma participation à un article collaboratif, publié sur le site de Mali’ : unpieddanslesnuages.com. Il a pour thème l’Islande en hiver, avec des focus sur les meilleurs moyens de photographier une aurore boréale, les fantasmes sur la météo, le merveilleux trek du Landmannalaugar en hiver, et les villes et villages d’Islande sous la neige. Merci à Malicyel pour sa confiance 🙂
C’est par ici : http://unpieddanslesnuages.com/les-merveilles-de-lislande-en-hiver/